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SAINT IRÉNÉE.

CHAPITRE XXXII.


Qu’un seul et même Dieu est l’auteur des deux Testaments, comme nous l’avons démontré. Cette vérité nous est confirmée encore par le témoignage de l’ancien disciple des apôtres, qui nous a fourni déjà plusieurs preuves sur la tradition.


L’ancien disciple des apôtres nous continuait ses enseignements, et il nous démontrait que le même Dieu était l’auteur de l’un et l’autre Testament, et que ce Dieu était également celui de qui nous tenions l’existence ; et il réfutait facilement les assertions de ceux qui veulent que ce monde dans lequel nous vivons soit l’ouvrage, ou des anges, ou de quelque autre puissance que nous ne connaissons pas, ou enfin de quelque autre Dieu. Car, pour peu qu’on laisse s’égarer sa foi sur ce point, et qu’on avoue un créateur différent ou un différent mode de création, dès ce moment on tombe de contradiction en contradiction, et on ne peut plus rien prouver, non-seulement par des raisons vraies, mais même par des raisons vraisemblables. Voilà pourquoi ceux qui nous élèvent des difficultés sur d’autres points se gardent bien de nous faire connaître leurs sentiments sur la nature de Dieu, sentant combien est futile et vaine leur doctrine à ce sujet, et craignant qu’étant vaincus sur ce point, ils ne le fussent bientôt sur tout le reste. En effet, si l’on croit à un Dieu unique, créateur de tout ce qui existe par le ministère de son Verbe, selon cette parole de la Genèse : « Et Dieu dit ; Que la lumière soit ; et la lumière fut ; » et ce passage de l’Évangile : « Tout a été fait par lui, et rien n’a été fait sans lui ; » et encore, selon ce passage de saint Paul : « Il n’y a qu’un Seigneur, qu’une foi et qu’un baptême ; il n’y a qu’un Dieu, père de tous, qui est au-dessus de tous, et qui réside en nous tous ; » dès que l’on reconnaît cette vérité, il faudra aussi reconnaître « que, par lui, tout le corps dont les parties sont unies ensemble avec une si juste proportion, reçoit, au moyen des vaisseaux qui portent l’esprit et la vie, l’accrois-