CHAPITRE III.
L’apôtre saint Paul nous enseigne que l’homme a été abandonné à toute sa faiblesse, pour le prémunir contre les égarements dans lesquels l’orgueil pourrait l’entraîner ; c’est ce qu’il dit dans la deuxième épître aux Corinthiens : « Aussi, de peur que la grandeur de mes révélations ne me donne de l’orgueil, un aiguillon a été donné à ma chair, comme un ange de satan, pour me donner des soufflets. C’est pourquoi j’ai prié trois fois le Seigneur de l’éloigner de moi. Il m’a répondu : Ma grâce te suffit, car la force se perfectionne dans la faiblesse. Je me glorifierai donc volontiers de mes faiblesses, afin que la force de Jésus-Christ réside en moi. »
Eh quoi ! dira-t-on, le Seigneur aurait voulu que son apôtre reçût ainsi des soufflets, et il aurait approuvé un si grand abaissement ! Oui, dit le Verbe ; car la force se perfectionne dans la faiblesse, parce que celui qui apprend, dans le sentiment de sa faiblesse, à connaître la puissance de Dieu, en devient meilleur. En effet, si la réflexion et l’expérience n’avaient appris à l’homme qu’il est faible et mortel, et que Dieu est tout-puissant et immortel, comment aurait-il jamais pu le savoir ? (Il est bon d’apprendre par la souffrance la mesure de sa faiblesse ; il est meilleur encore de bien connaître sa propre nature. Mais quand l’homme s’élève contre Dieu, quand il s’enfle d’une vaine gloire, il devient ingrat envers son créateur, et il attire par cette conduite une foule de maux sur la terre). L’homme doit donc aimer Dieu, comme l’auteur de toute vérité et comme son créateur. La puissance de Dieu et la fai-