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produit par l’effort réuni de tous les Æons. Ces choses n’ont pas été expliquées d’une manière très-claire, parce que la connaissance n’en convient pas à tous (doctrine mystérieuse et parabolique) ; ceux-là seuls doivent en avoir connaissance, qui sont capables de la comprendre. Ainsi, comme les trente Æons dont nous avons parlé seraient le symbole des trente premières années de la vie du Sauveur, pendant lesquelles il a vécu dans l’obscurité ; comme la parabole des ouvriers de la vigne en était un second symbole, ils trouvent aussi, dans saint Paul, une indication plus manifeste encore ; ils y trouvent les noms et jusqu’à l’ordre de ces mêmes Æons. Voici les paroles de saint Paul : « Dans toutes les générations des siècles des siècles. » Quand dans l’action de grâces nous-mêmes nous répétons ces paroles ; toutes les fois enfin que le mot siècle est employé, on rendrait hommage à l’existence de leurs prétendus Æons. Ce n’est point tout, la duodécade æonienne se trouverait indiquée par l’âge même où le Seigneur disserta avec les docteurs de la loi ; elle le serait encore par le choix des apôtres que fit notre Seigneur au nombre de douze ; enfin, les dix-huit autres Æons représentent les dix-huit mois qu’ils prétendent que notre Seigneur passa auprès de ses disciples après sa résurrection ; une autre indication très-claire pour eux, c’est l’iota et l’eta qui commencent leur nom, indication formulée par le Sauveur lui-même, dans ces paroles : « Un iota, rien enfin de la loi ne passera avant la pleine exécution de ce que je viens de dire. » L’apostasie de Juda, le douzième apôtre, figurerait le malheur survenu au douzième Æon : la passion de notre Sauveur, dans le douzième mois, viendrait encore, selon eux, à l’appui de leur hypothèse sur les Æons ; car ils prétendent que notre Seigneur n’a prêché qu’un an après son baptême : mais rien n’établirait d’une manière plus claire leur chimérique système, que l’exemple qu’ils tirent de cette pauvre femme atteinte d’un flux de sang, malade depuis douze ans ; la présence du Sauveur, le simple contact des franges de sa robe suffit pour la guérir. Aussi le Seigneur s’écria-t-il : « Qui m’a touché ? » Paroles qui doivent apprendre aux adeptes le mysté-