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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/151

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DOCTRINE DE SAINT CLÉMENT.

pour créer le monde, ensuite pour se faire homme. Saint Clément nomme génération cette prolation extérieure du Verbe par laquelle Dieu dit : que la lumière soit faite. Parlant de la nature du Fils, il dit qu’elle est la plus parfaite, la plus sainte, la plus rapprochée de celle du Tout-Puissant. Par où il semblerait qu’il distingue la nature du fils de Dieu de celle du Père, et qu’il la croit moins parfaite, s’il ne disait ailleurs que le Père et le Fils sont un, c’est-à-dire, Dieu ; qu’il y a entre eux une égalité parfaite de toutes choses ; que le Fils est dans le Père ; que tout est en lui, de même que dans le Père et dans le Saint-Esprit. La qualité de ministre du Père, d’instrument de Dieu, qu’il donne encore au Fils, n’enferme aucune imperfection, et ne signifie autre chose, sinon que Dieu a tout fait par son Verbe, qui, parce qu’il procède du Père, est appelé son ministre dans la création du monde, quoiqu’elle soit également l’ouvrage de l’un et de l’autre. Dans un autre endroit, saint Clément paraît dire que le Verbe a été enseveli avec Jésus-Christ. Mais le vrai sens de ces paroles est que Jésus-Christ, en qui le Verbe était uni hypostatiquement à la nature humaine, est mort et a été enseveli selon cette nature, et qu’il est ressuscité, selon la même nature humaine, par la puissance de la nature divine. C’est dans le même sens que saint Pierre a dit que Jésus-Christ, étant mort en sa chair, est ressuscité par l’Esprit. Au reste, il marque clairement la divinité de Jésus-Christ ; et pour montrer l’accomplissement de la prophétie de Daniel, touchant la venue du Messie, il fait, comme nous l’avons dit, une supputation des temps, jusqu’au règne de Vespasien, et compte en tout quatre cent quatre-vingt-six ans quatre mois. Il entend par les semaines de Daniel des semaines d’années, et par les années, des années solaires ; il met la naissance de Jésus-Christ en la vingt-huitième année du règne d’Auguste ; son baptême, et le commencement de sa prédication en la quinzième de Tibère. À prendre à la lettre ce qu’il dit de l’humanité de Jésus-Christ, on croirait qu’il ne l’a pas crue sujette aux besoins de la vie, tels que la faim et la soif. Cependant il recoupait ailleurs que