Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/387

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’amour et les femmes, fit une réponse tout à fait honnête et enjouée, en disant qu’il les avait fui comme un maître cruel et insensé.

Cependant je n’attaque point l’institution du mariage en elle-même, car c’est le moyen par lequel Dieu a voulu que la race humaine se perpétue. Mais il n’a point dit : Soyez voluptueux, et n’a point voulu que l’homme s’abandonne tout entier à ce plaisir comme s’il n’était né que pour lui. Ces paroles que le Pédagogue met dans la bouche d’Ézéchiel nous doivent remplir de honte : « Circoncisez votre fornication. » Les animaux, privés de raison, ne s’accouplent que dans certains temps : s’abstenir de sa femme de peur d’en avoir des enfants, c’est faire outrage à la nature, dont les intentions doivent toujours être consultées et respectées. Elle nous indique elle-même quel est l’âge propre au commerce des femmes. Elle en exclut les enfants et les vieillards ; ceux-ci ne le peuvent plus, ceux-là ne le peuvent pas encore ; mais elle ne veut pas que les hommes faits abusent à tout moment du plaisir qu’elle leur accorde. Le but du mariage est la procréation des enfants, et non la débauche. Nous marcherons donc sincèrement dans les véritables voies de la nature, si nous enchaînons nos passions et si nous n’empêchons pas, par des artifices impies, la propagation de l’espèce humaine, qui est selon l’ordre et les vues de la providence divine. Il est des femmes, en effet, qui pour ne pas interrompre le cours de leurs débauches, se dépouillent de tout sentiment humain et détruisent leur fruit dans leur sein par des remèdes malfaisants. Ceux à qui le mariage a été permis ont besoin des leçons divines pour jouir de ses privilèges en temps convenable.

Le jour ne doit point éclairer ces actes mystérieux de la nature ; il ne faut les accomplir ni au sortir de l’Église, ni le matin, ni dans les moments destinés à la méditation, à la lecture et à la prière. Le soir, après avoir rendu grâces à Dieu des bienfaits de la journée, il faut jouir du repos qui nous est nécessaire. La nature même ne permet pas toujours cette action : moins elle est fréquente, plus elle donne de plaisir. En-