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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 8.djvu/41

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eaux d’un fleuve rapide. » Par la figure d’un roi, il veut désigner l’Antechrist, de la même manière qu’un autre prophète a dit[1] : « C’est lui qui sera notre paix ; lorsque les Assyriens seront venus dans notre terre, et qu’ils seront entrés jusque dans nos moissons, nous susciterons contre eux sept pasteurs et huit princes. »

LVIII. Bien plus, Moïse a tenu le même langage : lorsque, prévoyant que le peuple méconnaîtrait le véritable Sauveur, le repousserait et le rejetterait, et, s’abandonnant à l’erreur, préférerait un roi mortel au Roi immortel, il a dit[2] : « Toutes ces choses ne sont-elles pas renfermées, dit le Seigneur, dans les trésors de ma sagesse ; et ne les tiens-je pas scellées dans mes mystères ? C’est moi-même qui me vengerai, et je leur rendrai ce qui leur est dû. » Ce peuple est donc tombé d’erreur en erreur, et il n’a suivi la vérité en aucun point : il a été infidèle à la loi, puisqu’il l’a transgressée ; infidèle aux prophètes, puisqu’il les a mis à mort ; sourd à la voix de l’Évangile, puisqu’il a crucifié le Christ ; sourd à la voix des Apôtres, puisqu’il les a persécutés : enfin se montrant toujours l’ennemi et le persécuteur de la vérité, haïssant Dieu, appelant à chaque occasion un homme pour être son Sauveur, et faisant constamment cause commune avec les ennemis de la foi. C’est cet appui des méchants qui enflera d’orgueil l’Antechrist, et alors il enverra de tous côtés des ordres pour faire mettre à mort ceux qui préféreraient le culte de Dieu au culte de lui-même : et comme dit Isaïe[3] : « Malheur à la terre qui fait du bruit de ses ailes, qui est au delà des fleuves d’Éthiopie ; qui envoie ses ambassadeurs sur la mer, et les fait courir sur les eaux dans des vaisseaux de jong. Ils iront, messagers rapides, vers une nation divisée et déchirée, vers une nation qui attend et qui est foulée aux pieds. »

LIX. Pour nous, qui espérons dans le Fils de Dieu,

  1. Mich. v, 4.
  2. Deut. xxxii, 34.
  3. Is. xviii, 1.