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tême. Et, de même qu’à la fin du déluge[1], Dieu se servit de l’emblême de la colombe pour exprimer son amour pour l’humanité ; ainsi, l’Esprit saint, sous le même emblême et comme un gage de paix, est descendu, lors du baptême aux bords du Jourdain, sur celui qui rendait témoignage ; et pourquoi ? afin que la volonté du Père fût clairement manifestée, et que les prophéties, qui depuis longtemps avaient annoncé cet événement, fussent pleinement confirmées. Or, que disaient ces prophéties ? « La voix de Dieu[2], c’est celle qui va sur les eaux, par laquelle il fait éclater sa gloire comme le bruit du tonnerre. » Et quelle encore est cette voix ? c’est celle qui a dit : « Celui-là est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai placé mon affection. » Celui qui a été nommé le Fils de Jacob, et qui est mon Fils unique dans le rapport de son essence divine : c’est là mon Fils bien aimé ; il est pauvre, et malgré sa pauvreté, il nourrit un nombre infini de créatures ; il est courbé sous le poids du travail, et c’est lui qui donne le repos à ceux qui ont travaillé ; n’ayant pas un oreiller pour reposer sa tête[3], et c’est lui dont la main puissante gouverne l’univers ; qui souffre, et qui soulage toutes les misères ; qui est accablé d’humiliations, et qui apporte au monde la liberté[4] ; dont le côté est transpercé par une lance[5], et qui guérit la blessure d’Adam.

VIII. Veuillez me prêter ici toute votre attention. Je veux vous montrer la source de la vie, et contempler avec vous cette fontaine d’où découle le salut et la béatitude. Le Dieu de l’immortalité a envoyé son Fils immortel, son Verbe sur la terre pour sauver les hommes, pour les purifier par l’eau et par l’esprit, et les rendre dignes de la vie incorruptible. Certes, si l’homme, qui est un être créé, est immortel, Dieu l’est bien aussi à

  1. Gen. vii, 2.
  2. Ps. xxix, 3.
  3. Luc, ix, 58.
  4. Math. xxvi, 27.
  5. Jean, i, 34.