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ET LES OUVRAGES D’ORIGÈNE.

exactes, montré qu’il n’y avait rien, dans le dogme, la doctrine et le rite de l’Église universelle, qui ne fut emprunté à la foi et aux pratiques de l’Église primitive, indiqué, recommandé ou prescrit par le fondateur, les disciples ou les martyrs du christianisme ; et comme dans les développements héréditaires de notre culte, la science et la sincérité ne peuvent nier que la tradition, conservée et éclaircie par les conciles généraux, n’ait été constamment observée, il en résulte qu’aujourd’hui encore, au milieu des révolutions, ou plutôt malgré les révolutions survenues dans les langues, les mœurs et les usages depuis dix-huit siècles, nous suivons toutes les prescriptions originaires, nous nous conformons aux règles instituées par ceux qui les ont reçues de la bouche céleste, et qu’il n’y a ni une question fondamentale, ni une cérémonie importante qui n’ait été examinée et décidée aux premiers temps chrétiens, et dont la décision ne soit accomplie par l’Église catholique.

Mais, tout estimable et fructueux que soit ce travail de M. Thomas Moore, qu’est-il et que peut-il être auprès des travaux originaux, des arrêts primitifs, des décrets expliqués des Pères et des docteurs ecclésiastiques qui touchent au berceau du monde chrétien ? Peu de chose, sans doute ; et nous pouvons le dire ici sans craindre de blesser les naturelles et justes prétentions de notre frère d’Irlande, ceux qui voudraient douter de la fidélité de ses citations et de ses rapprochements, ceux qui pourraient contester et rejeter son autorité sur ces matières, qu’auront-ils à dire à la vue du texte même des ouvrages dans lesquels ils ont cru, jusqu’ici, égarés par de faux enseignements, trouver la justification de leurs erreurs ? Il faut bien pourtant que l’esprit et la bonne foi reconnaissent une autorité quelconque pour prononcer sur leurs doutes, pour fixer la vérité de la doctrine et du culte, pour assurer l’authenticité de la tradition indépendamment des controverses et des commentaires insuffisants et intéressés. La réunion et le faisceau des discussions et des arrêts ne laissent aucune échappatoire à l’erreur ou à la résistance. L’une et l’autre mériteraient alors d’être autrement qualifiées. La collection des Pères de l’Église venant appuyer de toute son autorité souveraine, sacrée, primitive et traditionnelle, les arguments de la Raison du Christianisme, ne permet à personne désormais de prononcer ou d’agir en ignorance de cause. Cette