Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/107

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le « léon-blot » naviguant sur le tchad.

Aussi, on nous apporte du riz, du blé et des vivres en si grande quantité, que nous sommes obligés d’en refuser. Personne ne veut de rémunération. Ce bon accueil montre combien Rabah est détesté par des populations jadis soumises au Baguirmi, à présent opprimées par le conquérant soudanais.

Très touchés de la sympathie qu’on nous témoigne, nous appareillons le lendemain de bonne heure. Nous voguons au milieu d’un dédale de canaux, d’îles, de bras, tous aboutissant à la nappe franche du Tchad. On compte au moins onze de ces artères, formant des îles très grandes sur lesquelles s’élèvent des centres de population, tels que Goulfeï-Gana, Saoué, et la place importante de Chaouï. À partir de Chaouï, les joncs et les papyrus commencent. Nous tombons sur une flottille de pêcheurs qui, installés à cheval sur un paquet de joncs, se livrent à la pêche au filet, au beau milieu du fleuve. Nous laissons encore, à droite et à gauche, quelques canaux dont l’un a été creusé par les Ouoberris, peuplade originaire des îles du Tchad, et nous arrivons enfin au terme de notre voyage.