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II

Installation dans la Tomi et reconnaissances. — Fondation du poste de Krebedjé. — De Krébedjé à la Nana. — Transport des charges. — Ravitaillements. — Bonnes nouvelles de Libreville. — Le Léon-Blot est mis en chantier, puis lancé. — Fondation du poste de Nana B. — Les musulmans de Senoussi.



Sûr que nous pouvions être des rapports avec les N’dis, j’envoyai Le Bihan à Ouadda avec une lettre pour Huntzbüchler qui devait y être arrivé. Je lui donnai comme instructions de recruter un convoi de pirogues et de remonter la Tomi s’il le pouvait avec le plus grand nombre de charges possible. Le Bihan avec des guides fournis par Azangouanda atteignit Ouadda en quatre jours et y rencontra Huntzbüchler qui venait d’arriver avec un petit convoi de vivres.

Huntzbüchler, avec son activité habituelle, réunit en hâte une dizaine de pirogues qu’il chargea et, accompagné d’un agent de la maison hollandaise, M. de Graff, il s’engagea dans la Kémo, puis dans la Tomi. Il constata sur son parcours l’existence de nombreux rapides et d’une chute de près d’un mètre assez dangereuse. Deux de ses pirogues chavirèrent, mais fort heureusement on put en repêcher le contenu.

Les rapides franchis, la rivière large, d’abord de 30 à 40 mètres, se rétrécissait davantage, au point qu’en certains endroits des arbres qui y étaient tombés l’obstruaient presque complètement. Il fallait faire son chemin à la hache. Enfin au bout de dix jours, après de grandes fatigues, le convoi accostait près de notre campement et je pouvais donner l’accolade à Huntzbüchler[1]

  1. Voir Note 2.