Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


l’interprète ahmed. (photographie pirou, boulevard saint-germain.)

peut passer. Ils ne tardent pas à rencontrer une autre rivière un peu plus importante que la Nana et qui, grossie de cet affluent, atteint une trentaine de mètres de largeur. Elle paraît profonde. Le vapeur pourra y naviguer. Ils la reconnaissent pendant quelques kilomètres et décident de revenir. Le 8 décembre, ils étaient de retour. Huntzbüchler m’assurait qu’en nettoyant soigneusement la rivière, le Léon-Blot passerait aisément. Un point seul restait pour moi dans l’ombre. Ce cours d’eau dans lequel se jetait la Nana s’appelait Guiroungou, d’après les indigènes. Mais Guiroungou voulait dire simplement « grande eau ». Était-ce le Gribingui ? Si oui, nous l’aurions donc trouvé à une soixantaine de kilomètres en amont de l’endroit où Maistre l’avait traverse. La rivière Nana, coupée une première fois par ce voyageur, n’était donc pas la même que celle qu’il avait reconnue près du village de Yagoussou. Quelques jours après, mes doutes cessèrent ; le Guiroungou était bien le Gribingui, et on me dit que le village de Yagoussou était situé à deux jours de marche dans le Nord à partir des chutes, et que la rivière (identifiée à tort avec la Nana) qui se jetait dans le Gribingui près de Yagoussou s’appelait Vassa. Peu importe d’ailleurs, car cette hypothèse inexacte du voyageur qui m’avait précédé me faisait gagner trois jours de marche environ. Tout était donc pour le mieux ; il n’y avait plus qu’à