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Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/63

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travailler d’arrache-pied au bateau. Quatre équipes de riveurs, qui avaient fini par se tirer de leur tâche à mon entière satisfaction, s’y employèrent à qui mieux mieux.

Pendant que ce travail s’effectuait, M. Joulia, envoyé à Ouadda, m’annonçait son retour fin janvier avec M. de Mostuejouls enfin arrivé et un interprète arabe, Ahmed ben Medjkane, l’ancien compagnon de Mizon. On me donnait de plus l’espoir qu’un détachement important de Sénégalais avec deux agents européens ne tarderait pas à nous rejoindre. Toutes ces bonnes nouvelles nous donnèrent une nouvelle ardeur, et la besogne avança si bien que le 25 janvier, la coque était terminée et le bateau était mis à l’eau. Quelle fête pour nous tous !…

Il est temps que je donne maintenant quelques détails sur ce navire qui devait nous conduire au Tchad.


notre vapeur le « léon-blot ».

Léon Blot était le nom du malheureux ami qui m’avait affirmé qu’il irait au Tchad et que la mort atteignit pendant qu’il essayait avec M. de Brazza de mettre son projet à exécution. Je ne voulais pas qu’il eût un démenti et, puisqu’il n’avait pas pu de sa personne réaliser son rêve, du moins un bateau portant son