Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/83

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sent le besoin qu’éprouvent tous les indigènes de se séparer les uns des autres par de vastes espaces qui, en empêchant le contact immédiat, les mettent à l’abri des incursions de leurs voisins.


village de baleignéré.

Après avoir passé plus d’une heure à manœuvrer au milieu d’un fouillis d’îles, nous finissons par apercevoir, sur la rive droite, deux grands villages et des plantations. Les indigènes sont en émoi, et nous font signe de nous retirer.

Ne voulant pas effrayer ces gens, nous allons mouiller deux milles plus bas. Ainsi que je le prévoyais, les indigènes ne tardent pas à venir. Ils ont des chevaux et quelques-uns sont habillés de boubous musulmans. Aucun n’est complètement nu. Nous sommes chez les Nyellim, les premiers païens soumis au Baguirmi. Le frère du chef[1] parle quelques mots d’arabe. Nous le décidons à nous accompagner, mais il refuse au moment déci-

  1. Nommé Gaye.