Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/419

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Deux seules intelligences avant Napoléon avaient sondé les abîmes de ce mot : Alexandre de Macédoine, qui, parvenu jusqu’aux bords de la mer des Indes, pleurait amèrement, et s’en prenait aux dieux de ce que les espaces lui manquaient.

L’autre, cet être abstrait, peuple et siècles à la fois, Rome ! Rome, dont aucun des enfants, pas même César, ne comprit ce mot, mais qui, en réunissant toutes les pensées de ses Romains dans tous les âges, avait incessamment rêvé la domination de l’univers.

Et lui, le troisième, le dernier dans le temps, mais le premier ou plutôt le seul, Napoléon avait conçu cette idée, il se l’était incarnée, et il créa la monarchie universelle.