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Page:George Eliot Adam Bede Tome 2 1861.djvu/34

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adam bede.

de plus il tenait beaucoup à la bienveillance de tout ce monde, et il pensait avec satisfaction qu’ils avaient pour lui une estime particulière et cordiale. Le plaisir qu’il en éprouvait se peignit sur ses traits quand il dit :

« Mon grand’père et moi espérons que tous nos amis réunis ici ont eu un dîner agréable et ont trouvé bonne l’ale faite à ma naissance. M. Irwine et moi venons la goûter avec vous, et je suis bien sûr que la présence du Recteur nous la fera trouver meilleure. »

Tous les yeux se tournèrent alors vers M. Poyser, qui les mains toujours occupées dans ses poches, commença de l’air délibéré d’une pendule qui sonne lentement. « Capitaine, mes voisins m’ont chargé de parler pour eux aujourd’hui, car lorsque les gens pensent tous à peu près la même chose, un seul parleur en vaut une bande. Et quoi que nous ayons peut-être une manière de voir très-différente sur plusieurs sujets, — l’un cultive son terrain comme ceci, l’autre comme cela, et je ne prendrai pas sur moi de parler contre la direction d’aucune ferme, excepté la mienne, — ce que je dirai, c’est que nous sommes tous du même sentiment à l’égard de notre jeune chevalier. Nous vous avons tous connu quand vous étiez petit garçon, et nous n’avons jamais rien vu en vous qui ne fût bon et honorable. Vous parlez franchement et vous agissez franchement, et nous sommes joyeux de voir en vous notre propriétaire futur, car nous croyons que vous avez de bonnes intentions pour tous, et que vous ne rendrez amer le pain de personne, si vous pouvez faire autrement. Voilà ce que je pense et ce que nous pensons tous ; et quand un homme a dit ce qu’il avait à dire, il fait bien de s’arrêter, car l’ale n’est pas meilleure pour attendre. Et je ne dirai point encore comment nous avons trouvé cette ale, car nous n’aurions point voulu la goûter avant d’en avoir bu à votre santé ; mais le dîner était bon, et s’il y a quelqu’un qui n’en