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Page:George Eliot Adam Bede Tome 2 1861.djvu/36

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adam bede.

bonne opinion et de vos sentiments bienveillants à mon égard, que M. Poyser vient d’exprimer en votre nom et au sien ; le plus vif désir de mon cœur sera toujours de les mériter. Suivant le cours des choses, nous pouvons nous attendre, si je vis, à ce que je devienne le propriétaire de ce domaine, et c’est en vue de cette éventualité que mon grand-père a désiré que je célébrasse ce jour et que je me rendisse auprès de vous maintenant ; et j’envisage d’avance cette position, non-seulement comme une position de pouvoir et de plaisirs pour moi-même, mais comme un moyen d’en faire jouir mes voisins. Il convient à peine à un homme aussi jeune que moi d’essayer de parler agriculture avec vous, qui êtes pour la plupart beaucoup plus âgés et hommes d’expérience ; cependant, je me suis occupé avec assez d’intérêt de ces sujets pour les étudier aussi souvent que l’occasion m’en a été offerte ; et lorsque le cours des événements placera le domaine sous ma direction, mon premier désir sera de fournir à mes tenanciers tous les encouragements qu’un propriétaire peut leur offrir, pour bonifier leurs terres et tâcher d’introduire un meilleur système d’aménagement. Mon espoir sera d’être considéré par tous ceux de mes tenanciers qui le mériteront comme leur meilleur ami, et rien ne saurait me rendre plus heureux que de pouvoir respecter chaque habitant du domaine, et d’en être respecté en retour. Ce n’est pas le moment pour moi d’entrer dans aucun détail. Je répondrai à vos espérances à mon égard en vous disant qu’elles sont d’accord avec les miennes ; que je désire faire ce que vous attendez de moi, et je suis tout à fait de l’opinion de M. Poyser, que, lorsqu’un homme a dit son sentiment, il fait mieux de s’arrêter. Mais le plaisir que je ressens de ce que vous avez bu à ma santé ne serait pas complet, si nous ne buvions pas à celle de mon grand-père, qui a remplacé pour moi mon père et ma mère. Je ne pourrai rien dire de plus, jusqu’à ce que nous ayons