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chemins de fer à voie de 1 mètre

CHEMINS FACILES
Infrastructure 
 75000 f
Superstructure 
 65000 f
Matériel roulant 
 20000 f
Intérêts pendant la construction, 10 % des sommes ci-dessus 
 16000 f
Total 
 176000 f
soit 
 175000 f

Les évaluations ci-dessus, qui ne sont d’ailleurs que de simples moyennes, se rapportent à une ligne desservie par cinq trains dans chaque sens.

Pour une ligne dont le trafic serait encore plus faible, le nombre de trains pourrait être diminué et ramené à trois dans chaque sens ; la dépense du matériel roulant se réduirait dans une certaine proportion, mais ne pourrait guère descendre au dessous de 12000 fr. par kilomètre. Le prix de revient de la ligne s’abaisserait alors jusqu’à 200000 fr. pour un chemin de difficulté ordinaire et 167000 fr. pour un chemin facile. Il ne faudrait pas compter descendre au dessous de ces chiffres.

D’un autre côté, nous avons évalué à 5000 fr. par kilomètre[1] le minimum de la dépense d’exploitation d’une ligne à voie normale, desservie par trois trains dans chaque sens et exploitée dans les conditions les plus économiques par des trains légers et avec un personnel restreint dans les gares.

Examinons avec quelques détails les différentes économies que peut procurer l’adoption d’une voie plus étroite, dans la construction et dans l’exploitation.

Économies dans les dépenses de construction. — Les économies qu’on peut réaliser dans les dépenses d’établissement d’une ligne à voie étroite proviennent de deux sources : l’emploi de courbes plus prononcées, l’adoption d’une voie plus légère.

Ce qui limite les courbes sur les chemins de fer, c’est principalement la solidarité des roues et le parallélisme des essieux, deux conditions qui tiennent au mode de construction du matériel roulant ordinairement employé, et connu sous le nom de matériel rigide, parce que les essieux sont fixés au châssis dans des positions parallèles ou à très peu près invariables. Les essieux forment ainsi avec les deux parois longitudinales du wagon une sorte de parallélogramme à peu près indéformable, qui ne peut pas s’inscrire dans une courbe d’un rayon trop petit. Or, si l’on adopte une voie plus étroite, le matériel roulant sera aussi plus étroit ; la longueur des wagons diminuera proportionnellement, de sorte que l’écartement des essieux sera plus faible

  1. Traité complet des Chemins de fer, tome iii, page 256.