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chemins de fer d’intérêt local

appropriées à un trafic restreint et ne pas exiger, dans les bâtiments destinés aux voyageurs, toutes les commodités que l’on est habitué à trouver sur les grandes lignes. C’est généralement ce que l’on fait et, habituellement aussi, le public se contente de ces stations restreintes. Il existe même des chemins de fer, établis en grande partie sur l’accotement des routes, dans lesquels les bâtiments des voyageurs sont complètement supprimés, ce qui conduit à une grande économie dans les prix d’établissement de la station. En somme, on peut, sans exagération, admettre aussi une réduction de moitié au moins sur ce chapitre.

Reste le matériel roulant. Sur les lignes à faible circulation, la quantité de ce matériel n’est pas réglée, comme sur les grandes lignes, d’après le trafic à transporter, mais d’après le nombre des trains à faire journellement. En supposant le même nombre de trains que sur une ligne à voie normale, chaque train pourra se composer sur la petite voie de véhicules à peu près moitié moins lourds et d’une capacité moitié moindre, ce qui conduira encore a une dépense égale à la moitié environ de celle du matériel roulant des lignes à voie normale.

Il faut ajouter que l’on tend aujourd’hui à employer sur les lignes à voie d’un mètre des wragons d’une capacité égale à celle des grandes lignes ; mais, ainsi que nous le verrons plus loin, cette tendance ne conduit pas à une augmentation dans la dépense, en raison de la diminution du poids mort à laquelle on est arrivé en même temps.

En résumé, d’après l’exposé qui précède, on peut admettre qu’une ligne, établie avec une largeur de voie de 1 mètre et des rayons de courbure de 100 mètres, coûtera à peine la moitié d’une ligne établie suivant le programme ordinaire de la voie normale.

Exemples. — Les exemples ne manquent pas à l’appui de cette conclusion. Nous citerons d’abord ceux que donne M. Sévène dans son Cours de Chemins de fer.

Vers 1845, la Compagnie des houillères de Commentry a construit une ligne à voie étroite destinée à relier ses mines à la ville de Montluçon. La voie a 1 mètre de largeur, les rails pèsent 18 kilogr. le mètre courant, le rayon minimum des courbes est de 90 mètres ; la dépense totale du chemin, matériel roulant compris, a été de 110 000 fr. par kilomètre.

Les mines de Blanzy ont établi un chemin analogue pour se relier au chemin de Lyon et au canal du Centre. La voie a 0 m 80 de largeur, les courbes descendent à 75 mètres de rayon en pleine voie et à 45 mètres dans les gares, les rails pèsent 15 kilogr. le mètre courant ; la dépense moyenne a été de 40 000 fr., non compris les terrains et le matériel roulant, ce qui