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fatigues qu’il crée sont précisément aphrodisiaques. Les amants puissants sont d’autant plus fardents que plus près du bout de leur rouleau. C’est ainsi, d’ailleurs, que les malades souvent parviennent à accomplir des exploits dont un homme bien portant serait incapable. C’est que leur maladie elle-même, transférée dans leur cerveau à l’actif des excitations, devient une sorte de cantharide. C’est extrêmement curieux.

Or, le plus terrible dans les défaillances amoureuses, c’est de sentir qu’on est las sans que cela vous excite. À ce moment du divorce entre l’amour et la fatigue, l’amant n’est plus qu’une loque.

Je passai donc auprès de cet abîme, qui m’aurait soumis à la cruauté abjecte des Chinois. Ce ne fut qu’un passage. Je me relevai…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ajoutons, pour étre sincère, que la fille de Tchi, que j’avais cru jusqu’ici innocente, ou du moins éduquée seulement à l’amour par la contemplation des gentils rouleaux peints où les Chinois aiment à peindre des prouesses amoureuses, la fille de Tchi, donc, me donna la preuve d’une science tout européenne, et qui sentait sa praticienne d’une lieue…

Car je dis et j’expose avoir eu alors un moment de faiblesse, et que je m’en relevai. Mais il serait excessif de m’attribuer à moi seul l’heureux retour de vigueur par lequel je parvins à conclure. Ma partenaire y avait mis un peu d’elle, beaucoup même, et de tout son corps. Elle avait, si j’ose ainsi dire, fait feu de tous ses membres. Ah la gracieuse petite Céleste.