Aller au contenu

Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 15 —

orchestre tout prêt à n’importe quelle fin, qui attendait dans les sous-sols du Paté-en-Croûte. Il monta, s’installa, et préluda. Les couples s’enlacèrent.

C’était décidément la félicité elle-même qui se dévouait ce jour-là pour réjouir le mariage d’Hector et de Josépha.

D’abord, les époux s’étreignirent parmi les coups d’œil égrillards et approbateurs. Ils dansaient bien, de façon un rien guindée, sans doute, mais il faut ça pour donner de la dignité au jour des épousailles.

Pilocarpitte dansait avec une extrême licence. Elle se frottait à son cavalier, Rhubarb, le jeune potard mondain, avec des mines de chatte en folie. Au surplus, elle était en folie réellement. Ce ne devait pas être le moindre labeur de ceux qui dansèrent en sa compagnie que d’éviter le scandale, car Pilocarpitte était sans cesse disposée à le provoquer. Cunéphine et Mancharsor faisaient, eux, un joli couple, correct et aimable. Certes, Cunéphine s’efforçait bien, par mille artifices condamnables, de relever sa jupette déjà écourtée au-dessus des limites fixées par les bienséances. Mancharsor, également, donnait à son enlacement un caractère plus qu’intime. Pourtant, cela restait du meilleur ton…

L’exquise Finboudin-Canepête s’était retirée avant la danse pour aller mettre un peu de désordre dans sa vêture intime. Elle avait déboutonné en bas sa chemise-enveloppe et abaissé les épaulettes qui la retenaient en haut. Ne fallait-il pas donner aux galants un peu d’espoir, et des promesses palpables ? C’est que la douce enfant rêvait de convoler en justes noces, elle aussi, comme Josépha. Mais pour cela, il fallait évidemment conquérir un époux,