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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/23

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Odora, qui n’aimait pas ce genre d’affront le repoussa sans aménité.

— Vous avez été mis au monde par une éponge dit-elle d’un air de mépris.

Vexé, le pauvre Lerondufess se tut en ruminant sa vengeance.

Quant à Hector et Josépha, vous ne voudriez pas qu’ils fussent plus chastes que le reste de leur noce. Non ! Ils s’amusèrent un peu, d’autant qu’ils étaient seuls dans le taxi.

— Hector, dit Josépha, tout attendrie, m’aimez-vous, mon ami ?

— Si je vous aime, Josépha, mais j’en éclate. Mon amour est pareil à une pendaison, il est à l’étroit, et pourtant il saute… Et pour commenter d’un geste aimable son affirmation symbolique, il voulut prouver à sa femme l’étendue et la puissance de son vœu…

Elle détourna les yeux, pourtant, quoique avec un malin sourire.

— Hector, êtes-vous heureux ?

— Oui, ma chérie, mais un peu mieux cette nuit lorsque nous serons seuls. Et vous, Josépha, m’aimez-vous ?

— Oh ! mon cher mari, pouvez-vous le demander.

Mais cette question n’était qu’un artifice destiné à permettre une avance hardie sur les terres vierges que le nouveau mari rêvait de conquérir à cette minute, en y plantant son drapeau. Et Josépha ne réagit point, mais elle montra, par l’incarnat de ses belles joues, à quel point elle était émue et offensée dans ses meilleures pudeurs.

Bientôt, toute la caravane fut au Bois. On parcourut d’abord des allées au hasard et cette queue leu leu faisait