Aller au contenu

Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 22 —

rire d’élégants promeneurs. Mais lorsqu’on fut en un coin un peu désert, ayant vaguement l’aspect d’une jungle cantonale, et qui offrait des pelouses vertes encadrées de bouleaux galants, tout le monde jugea qu’il fallait s’arrêter un instant.

Bientôt, les couples, devenus soudain bucoliques, se répandirent sous les ombrages et par les sentes incertaines qui exploraient le sous-bois. Certains s’en furent à droite, d’autres à gauche, certains au milieu. Les gens âgés et rassis s’assirent sur l’herbette en regrettant l’absence d’un Aramon de qualité dont ils se fussent volontiers réjoui. Les femmes sans cavaliers errèrent au hasard en implorant le dieu qui fait naître et prospérer les satyres…

Quant aux amoureux, dont certains étaient même montés en grade dans les resserres, cabinets, ou escaliers du Pâté en Croûte, ils se mirent à jouer follement un rôle de poulains ivres de liberté. Ils sautaient et cabriolaient à qui mieux mieux.

Les femmes en perdaient toute vergogne et toute décence, Ils en virent de vertes, ce soir-là, les arbres du bois ! Les buissons furent témoins impassibles, mais certainement émus au fond, de scènes orgiaques où orgiastiques. Quant aux jolis tapis de fleurettes toutes neuves, qui couvraient çà et là, des coins impollués, il est probable qu’ils en conçurent honte et tristesse, car on leur offrit des visions trop intimes pour être honnêtes. Ici, la Finboudin-Canepête embrassait à grandes goulées, le garçon d’honneur de la noce. Le coquebin, tout ému, en perdit d’un trait tout le velouté des âmes adolescentes…

Plus loin, Pilocarpitte ouvrait, par un abandon de toutes jupes et dessous, des horizons grassouillets et