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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/33

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d’actualité indispensable. Les occasions de calembours sont innombrables dans les repas de noces, et chacun s’efforçait de n’en perdre aucune.

On mangea avidement de toutes excellentes choses des ragoûts hautement poivrés et des salades gaillardement relevées. Il y eut un menu digne du Pâté-en-Croûte, et la fin vint devant toutes les panses remplies, les faces vultueuses et les voix un peu rauques de salacités mal comprimées. Alors commencèrent les chansons.

Hector poussa la sienne, On y voyait des brebis immaculées, avec une faveur au cou, errer sous la direction d’une pastoure amoureuses d’un berger. Et à chaque couplet, on reprit en chœur le refrain :

Viens vite, Léon me donner
Un coup de houlette…

Cette chanson eut un grand succès, mais celle de Cunéphine Lampader fit crouler — ou presque — la maison sous les bravos,

Et là, encore, vingt voix sonores, quoique peu justes, entonnèrent à chaque couplet, les lamentations de l’amant déçu :

Nicoline, Nicoline
Si tu voulais rigoler
On mouchèterait l’épine
Et personne ne s’ferait piquer.
  Nicoline…