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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/48

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Elle laissa couler cinq secondes, pour mettre sa réponse en valeur.

— Oui, Hector !

Et entre ses paupières un rien disjointes, elle regardait son mari, subitement intimidé, à l’heure même où elle avait pris le parti de ne plus rien lui refuser.

Tout rougissant, il continua :

— Josépha, bientôt, vous serez à moi.

Elle ne répondit point, devinant que les règles du jeu de chasteté lui faisaient un devoir de paraître ne pas comprendre. Il passa une main précautionneuse sur les genoux de sa femme.

— Josépha, tout le jour, j’ai failli vous saisir et vous violer…

Elle prit au passage la délicate occasion offerte, de couper cette conversation sans faste :

— Ne me dites plus vous, Hector.

Il fut surpris.

— Mais vous…

Elle frissonna de colère contre ce bélître qui ne comprenait décidément rien. Il ne semblait pas supposer qu’à cette minute tous deux jouaient une comédie. Elle ne devrait le tutoyer qu’après la défloraison ou du moins ce qu’on nomme ainsi, mais lui, avait droit de principe à tous les tutoiements.

Et le taxi, par chance, stoppa. Ils étaient arrivés.

Ils descendirent lentement, gênés par leurs désirs, leurs intentions contenues et un flot de réflexions complexes. La porte les absorba et ils gravirent lentement, dans un silence compact, un escalier à tapis rouge. En haut, ce fut l’appartement, puis la chambre à coucher, luisante de