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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/49

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ses meubles neufs qui sentaient un peu le vernis. Par la fenêtre, un coin de Paris manifestait sa douceur bruyante. Des étoiles dessinant sur le ciel des arabesques mystérieuses, des lampes à arc violâtre, des becs de gaz verts, et des autos à respiration poussive, qui se hâtaient vers on se demandait quels labeurs ou plaisirs urgents.

Hector, déconcerté par la nouveauté d’une circonstance qui rompait trop avec celles dont il avait l’habitude, vint regarder un instant le sombre paysage. Derrière lui, Josépha, après une hésitation, se dévêtit en hâte.

Elle était belle. L’usage, d’ailleurs discret et modéré, qu’elle avait jusqu’alors fait de ses charmes lui donnait à cette heure une liberté et un sang-froid subtils dont sa grâce physique était rehaussée. Elle resta une minute à admirer le dos de son époux, demi-nue, les seins levés, la poitrine un rien haletante, et les jambes raides. Sa chemise, ouverte en bas plaquait sur un corps robuste et propre au plaisir. Elle s’étira comme un félin, levant vers le plafond ses bras polis et découvrant ses aines qui encadraient l’ombre fauve où Éros est généralement tapi.

Hector se tourna soudain. Les deux époux se trouvèrent face à face. Il y eut deux réactions fort différentes. Elle connut un instant de courte honte, baissa les mains devant ses yeux, hésita, puis courut vers le lit.

Lui, fut d’un trait étreint par la seule volonté amoureuse. Elle passa dans ses nerfs comme un courant électrique. En deux secondes, il arda soudain comme un bûcher. Il s’élança. À ce moment exact, la nouvelle épouse gravissait le lit, d’ailleurs bas, mais dans un jeu de croupe si saisissant et évocateur qu’Hector perdit d’un trait toutes ses hésitations et ses craintes. Il retint