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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/5

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timbale ? Il faudrait imaginer les cent mille timbales de la vie, figurant la cohorte quotidienne des liesses, des joies et des petits bonheurs…

À ce point de ses réflexions, Josépha franchit la porte de l’église Sainte-Nafisse où on venait de consacrer son union avec le doux Hector. Devant les époux, tout pareil à un dragon dévorant et irrité de vase chinois, se dressait le photographe, armé de son appareil.

Il dit à Hector :

— Souriez, voyons !

Et à Josépha.

— Ne laissez pas pendre votre main gauche sur le ventre.

Elle enleva sa main en rougissant. C’est vrai. Dans sa songerie, elle se croyait nue, et d’instinct voulait protéger une pudeur, que d’ailleurs personne ne voulait, en ce moment, outrager.

Une femme obligeante, qui regardait la scène en connaisseuse, s’approcha avant que Josépha fut incarcérée sur la plaque au bromure du photographe augural. Elle murmura à l’oreille de la timide épousée.

— Je vais arranger votre robe !

Et, en professionnelle de la couture, elle drapa la soie blanche, fit ressortir la cuisse gauche qui tendit l’étoffe mince pour accuser le pli central. Cela délimitait utilement chaque jambe, et c’était prometteur.

— Là ! vous êtes chic.

L’obligation de Josépha lui fit murmurer :

— Merci !

Et le photographe opéra aussitôt, heureux d’en finir pour aller déjeuner.