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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/6

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Ensuite, les néo-mariés furent conduits à leur voiture. Une jeune fillette portait la queue immaculée de la robe gonflée par les appas de Josépha. Elle introduisit le tissu replié dans le taxi et murmura d’un air fûté en s’adressant au mari.

— À votre tour !

— Qu’est-ce qu’elle veut dire ? demanda Hector à sa femme.

— Je ne sais pas, répondit la douce et chaste épouse.

Et elle rougit encore, comme une aube intimidée.

— Ma chérie, murmura alors Hector tout ému. Et il se pencha pour embrasser sa femme sur les lèvres.

Elle le repoussa.

— Voyons, mon ami, attendez ce soir !

Lui, mécontent, se mit à rire.

— Nous attendrons ce soir pour le principal, mais les détails nous appartiennent déjà.

Et comme le taxi se mettait en route, il en profita pour glisser une main exploratrice sous la robe de satin blanc.

Josépha aggrava sa rougeur et ne se défendit qu’à moitié. Quoi, elle avait accepté de se marier : c’était pour subir la loi du mariage.

Au demeurant, sa combinaison-culotte était étanche comme le compartimentage d’un cuirassé. Et madame sa mère l’avait, en sus, avertie la veille :

— Josépha n’oublie point qu’un époux a des droits sur sa femme. Il les tient du code, du sacrement, de l’usage, des coutumes et de sa qualité de mâle. Il pourra t’advenir, disait-elle encore à sa fille, de ne pas goûter ses façons. Toutefois, n’en laisse rien voir. Si tu veux t’en-