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II

Après cet accord, Guidon vint chaque jour au château. Kehlmark s’enfermait de longues heures avec lui dans son atelier. Le jeune paysan mit à s’instruire et à s’initier un zèle et une ardeur de néophyte, dignes aussi de ceux d’un creato ou apprenti des maîtres de la Renaissance italienne. Pas de délassement comparable pour tous deux à cette initiation. Guidon était à la fois le modèle, le rapin et le disciple de Kehlmark. Quand ils étaient fatigués d’écrire, de lire ou de dessiner, Guidon prenait son bugle, ou bien, de sa voix grave comme l’airain, il chantait des airs héroïques et primordiaux que lui avaient appris les pêcheurs de Klaarvatsch.

Kehlmark ne parvenait plus à se passer de son