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Page:Georges Eekhoud - Escal-Vigor.djvu/227

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ESCAL-VIGOR

de cette chipie est un mauvais exemple pour un jeune homme !

À leur sourire étonné, il comprit qu’il faisait fausse route et n’insista point.

Landrillon n’aurait pu fournir la preuve des scandaleuses imputations qu’il brûlait de formuler contre le maître de l’Escal-Vigor. Dire qu’un instant le fourbe s’était flatté de produire Blandine contre lui !

Prévenu, averti, le comte se tiendrait à quatre, n’aurait garde de se livrer, de se compromettre, de tomber dans un traquenard. Il sauvait parfaitement les apparences.

La présence de Guidon au château se justifiait sous tous les rapports. Loin de s’en séparer, le comte venait de se l’attacher comme secrétaire.

Un instant, Thibaut songea à suborner des témoins, à corrompre les manouvriers de Klaarvatsch, les cinq hercules que le comte employait aux corvées du château et qui posaient dans son atelier. Mais ces gars simples et rudes étaient fous de leur patron et eussent assommé l’ennemi dès le premier mot qu’il leur eût touché de son plan. Il fallait ruser, les prendre, les gagner d’une autre façon et peu à peu sans brusquer les choses.