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ESCAL-VIGOR

certain point, la paroisse. C’est avec elle que devrait compter le pasteur. Son frère Guidon, un adolescent de dix-huit ans, et même son père le bourgmestre, tremblaient lorsqu’elle élevait la voix. Un des plus beaux partis de l’île, elle avait été très recherchée, mais elle avait éconduit les prétendants les plus argenteux, car elle rêvait un mariage qui l’élèverait encore au-dessus des autres femmes du pays. Telle était même la raison de sa vertu. Magnifique et vibrant morceau de chair, aussi affriolée qu’affriolante, elle décourageait les poursuites des mâles sérieusement intentionnés, quoiqu’elle eût voulu s’abandonner, se pâmer dans leurs bras et leur rendre étreinte pour étreinte, qui sait, peut-être même les provoquer et, au besoin, les prendre de force.

Afin de mater et d’étourdir ses postulations, Claudie se dépensait, la semaine, en corvées, en besognes éreintantes, et, aux kermesses, elle se livrait à des danses furieuses, provoquait des algarades, fomentait des hourvaris et des rixes entre ses galants, mais leurrant le vainqueur, le maîtrisant au besoin, affectant encore plus de brutalité que lui, allant jusqu’à le battre et le traiter comme il avait servi ses rivaux, puis