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ESCAL-VIGOR

grand honneur par cette visite, insista le bourgmestre. Sans nous vanter, « les Pèlerins » n’ont point leur égal dans tout le royaume. Nous ne possédons que bêtes de choix, sujets primés, les vaches et les chevaux aussi bien que les porcs et les moutons…

— Comptez sur moi, fit le jeune homme.

— Sans doute, monsieur le comte connaît-il tout le pays ? demanda Claudie. — Ou à peu près. L’aspect en est assez varié. Upperzyde m’a laissé le souvenir d’une jolie villette avec des monuments et même un musée curieux… J’y découvris autrefois un savoureux Frans Hals… Ah, un joufflu petit joueur de chalumeau ; la plus merveilleuse symphonie de chair, de vêture et d’atmosphère dont cet exubérant et viril artiste ait jamais enchanté la toile… Pour ce ravissant petit drôle, je donnerais toutes les Vénus, même celles de Rubens… Il me faudra retourner à Upperzyde.

Il s’arrêta, songeant qu’il parlait latin à ces braves gens.

— On m’a entretenu aussi, reprit-il, des dunes et des bruyères de Klaarvatsch… Attendez donc. N’y a-t-il point par là des paroissiens bizarres ?…

— Ah, les sauvages ! fit le bourgmestre, avec