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Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/109

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la pêche. Je me sentais maintenant assuré de ne jamais manquer de nourriture ni d’eau, car le ciel et la mer m’apportaient l’un et l’autre.

J’étais tout à fait satisfait, même heureux. Je n’avais aucune hâte d’arriver à New-York et je me sentais chez moi sur l’océan.

Le vent est toujours ouest, ce qui veut dire très lente progression, mais je ne m’en soucie pas. Voilà plus de trois semaines que je n’ai eu un temps favorable en dépit des flèches pleines de promesses de la carte des vents. J’ai suffisamment de poisson et d’eau pour mes besoins actuels, et de nombreux nuages noirs encerclent l’horizon, promettant plus de pluie.

J’ai mangé trop de poisson dans les derniers jours. Je souffre : mes lèvres sont enflées et mes jambes me font