Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/145

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véritable ouragan. Le ciel était entièrement obscurci de nuages noirs si bas et si épais que le jour semblait être la nuit. J’eus à rouler ma grand’voile jusqu’à ce que rien ne se montrât que la corne et fort peu de toile. Les vagues étaient si hautes et le navire battait son chemin si lourdement qu’il semblait, par moments, qu’il voulût rejeter son mât loin de lui. La pluie tombait à torrents, lancinante, poussée par la force de l’orage et m’aveuglant presque, je pouvais à peine ouvrir mes yeux et, quand je le faisais, je voyais à peine d’une extrémité à l’autre du navire. Pendant plusieurs jours, je m’étais exposé à la pluie et à l’écume. La peau de mes mains était devenue si molle que je souffrais terriblement quand j’avais à tirer sur les cordages.