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Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/147

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tamment pour leur existence et souffraient plus du froid que moi.

Je savais qu’il était possible qu’un jour le Firecrest et moi rencontrions une tempête qui serait trop forte et nous entraînerait au fond ensemble, mais c’est une fin à laquelle tous les gens de mer doivent s’attendre. Est-il d’ailleurs plus belle mort pour un marin ?

La tempête continua à travers la nuit du 19 août ; l’une après l’autre les vagues balayaient le petit cotre qui se secouait sous elles. J’étais souvent réveillé par le choc de la mer et la grande inclinaison du navire.

Dès le matin du 20 août, je compris que ce jour allait voir le point culminant de toutes les tempêtes que j’avais rencontrées. Le Firecrest fut en effet tout près d’aborder au port des navires