Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/178

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qu’il venait droit sur moi ; mais le Firecrest n’avait pas de vent dans ses voiles et je ne pouvais m’éloigner de sa route.

Que pouvais-je faire d’autre que sonner la cloche du bord et espérer que le vapeur m’entende ? Pendant plusieurs minutes il fut fort probable que j’allais partager le destin supposé du capitaine Slocum, le fameux navigateur solitaire qu’on croit avoir été abordé dans la brume, mais finalement le vapeur m’entendit et signala avec sa sirène qu’il tournait vers tribord.

Ce jour-là, une observation me prouva que le Firecrest avait fait 20 milles dans les dernières vingt-quatre heures, alors que je n’avais pas eu le moindre vent. Certainement il y avait un courant et je devais me rapprocher de terre.