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seul a travers l’atlantique

fait, ce fut seulement soixante-dix jours plus tard que je jetai l’ancre.

Le temps me sembla très long avant que la pluie tombât en quantité suffisante pour remplir mes réservoirs vides. J’étais obligé de continuer à ne boire qu’un verre d’eau par jour, car je n’osais pas compter sur la pluie et j’étais décidé à ne faire escale nulle part avant la côte américaine.

Dans l’intervalle, j’avais beaucoup de travail, ma grand’voile se décousait constamment lorsque la brise était forte. Maintenant, il n’y a pas une seule de ses coutures que je n’aie recousue au moins une fois.

Voici un exemple d’une journée bien remplie. Je lis le 7 juillet dans mon livre de bord :

« Vent nord-est, forte brise. Route ouest à la boussole. Me rasai, essayai