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Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/96

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seul a travers l’atlantique

Comme on l’a vu, rien ne se passe, dans cette croisière, selon les prévisions ordinaires ; aucune de celles qu’on admet comme probables ne s’est réalisée.

Il y en a une, en tout cas, que je n’avais pas faite ; c’est que mon baril de bœuf salé pourrirait si vite. Le dernier jour de juillet, je me vois obligé de le jeter par-dessus bord. Sous la chaleur des tropiques, je ne pouvais en supporter plus longtemps ni le goût, ni l’odeur.

Jouant autour de mon bateau, il y avait un grand nombre de petits poissons dont j’ignore le nom. Ils avaient d’énormes têtes, en comparaison de leurs corps, et une bouche minuscule. J’essayai en vain de les attraper avec une ligne, ils ne voulaient pas mordre. Je parvins à harponner l’un d’eux.