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nom d’Aqua-Julia[1] ; elle venait du massif des monts Albains. La seconde, prise à l’est de Rome, dans la terre de Lucullus, reçut le nom d’Aqua Virgo[2]. En même temps qu’il captait l’aqua Julia, Agrippa avait, en outre, effectué la restauration des aqueducs construits avant lui, ceux de l’Appia, de l’Anio et de la Marcia, qui se trouvaient alors presque en ruines, et il avait mis un soin particulier à pourvoir la ville d’un nombre considérable de fontaines[3].

On ne peut fixer au juste la durée du séjour d’Agrippa à Lyon. Mais il est certain qu’il y passa quelque temps, pour l’organisation définitive de la province. Auguste aura pour habitude d’envoyer dans les Gaules, suivant les circonstances et sans continuité absolue ni durée fixe, quand il ne pourra pas y séjourner en personne, un représentant qui le touche de très près, un membre de sa famille, un homme qui se confonde presque avec lui-même. Agrippa est devenu son gendre depuis l’an 733/21 ; il a déjà gouverné Rome en son absence[4] et va bientôt être associé à la puissance tribunice[5]. Quand il vient en Gaule en l’an 19, c’est donc avec le double prestige de son génie personnel et de l’autorité presque absolue que le prince lui délègue. Il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour faire effectivement de la ville de Lyon ce qu’elle est déjà en titre, le centre stratégique et administratif de toute la Gaule.

Les grandes routes d’Agrippa et la construction du premier aqueduc (aqueduc du Mont-d’Or). — Agrippa procéda donc à la construction de quatre grandes voies[6] reliant cette nouvelle capitale à la métropole, et aux points extrêmes de la province. De Lyon partirent : au midi, la route vers la Narbonnaise, qui, se bifurquant à Arles, gagnait Rome d’un côté, l’Espagne de l’autre par Narbonne ; à l’ouest, la voie d’Aquitaine qui se dirigeait vers Bordeaux et Saintes, par Clermont, Limoges et Périgueux ; au

  1. Frontin, De aquis, 9.
  2. Ibid., 10.
  3. Ibid., 9.
  4. Dion, LIV, 6.
  5. Ibid., LIV, 12.
  6. Strabon, IV.