Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/119

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Au mois de mai 1788.

D’Élisabeth-Gorod.


OU trouverai-je des expressions pour témoigner ma reconnoissance de ce que Votre Majesté Impériale dit et fait pour mon bon Charles ? Deux grâces de cette nature, accordées sur la brèche, et votre lettre. Sire, sont de terribles droits que vous prenez sur le cœur et la vie du père et du fils. J’ai pleuré de joie, de tendresse, et peut-être de jalousie. J’ai fait pleurer tous ceux qui ont lu ce que Votre Majesté a écrit : cela prouve qu’il y a encore de bonnes gens dans le monde.

Il vaudra mieux que moi, cet excellent Charles et je serai heureux de laisser après moi, à Votre Majesté, un sujet qui lui sera plus utile.

Votre Majesté Impériale a commencé sa carrière de gloire par résister, dans la guerre de 1778, au cabinet de Vienne (ce qui étoit le plus difficile), et puis à celui de Berlin, de Versailles et de Pétersbourg. Elle a arrêté et repoussé le génie du roi de Prusse ; elle va mettre le comble à sa renommée par des actions d’éclat. La prise de Belgrade va suivre