Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/138

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après nous. Tous les ennemis du prince, tous les curieux de l’armée qui étoient sur les bords de la mer à nous regarder, font des vœux pour que nous soyons pris. Je crois Nassau tué, parce que tout d’un coup sa tête tombe sur mon épaule ; mais c’est, au contraire, parce qu’avec la présence d’esprit qui ne le quitte jamais, il avoit bien jugé un boulet à ricochet qui, sans ce mouvement, l’auroit frappé à mort.


Au mois d’octobre 1788.

Au Camp sous Oczakow.


MA situation est agréable à bien des égards : s’il y a des retranchemens à escalader, s’il y a une expédition à faire, on m’a promis un commandement selon le grade que j’ai aux armées des deux empires. Je suis d’ailleurs comme les favoris, les maîtresses et les confesseurs, qui n’ont pas de responsabilité ; mais je veux en avoir, quelque dure qu’en soit la condition. Je rougis d’être presqu’heureux quand Votre Majesté souffre. Sire, quatre de vos généraux ont fait des sottises que je me fais fort de réparer, et que dans votre lettre vous appelez avec modération des bévues. Si j’en fais, je