Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/140

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qui formoient toute la flotte de notre romanesque navigation du Boristhène, le Roi alloit à Pétersbourg, et le Pacha à Cherson.


Le dernier octobre 1788.

Au Camp d’Oczakow.


ENFIN, Sire, me voilà presque parti ; il n’y a plus que deux lieutenans-généraux qui se relèvent à la tranchée, mon cher prince d’Anhalt et Bazile Dolgorucki. Je vais profiler de la permission que me donne Votre Majesté Impériale, de faire ce que je peux pour son service. Il n’y a plus qu’un coup de désespoir qui puisse nous mettre en possession d’Oczakov, car il faudra bien se tirer, d’une façon ou de l’autre, de la glace, de la neige, ou tout au moins de la boue où nous nous enfonçons tous les jours de plus en plus. Branicki est parti pour ses terres, Nassau pour Pétersbourg, George Dolgorucki pour Moscou, Xavier Lubomirski et Solohup pour la Pologne, et d’autres généraux pour je ne sais où : ils sont tous dégoûtés et presque malades.

J’ai donné à dîner au prince avec cinquante généraux, des consuls, des Zaporogues, des Juifs et des Arméniens. Il m’est arrivé en uni-