Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Mai 1788.

A Semlin.


J’attends le maréchal Haddick, qui est parti en même tems que moi, mais qui n’arrivera pas si vite, et me laissera le plaisir de commander quelque tems les deux armées, jusqu’à ce qu’il ne me reste plus que celle de Semlin, dont je ne ferai de rapports qu’à lui et à Votre Majeste Impériale.

J’ai trouvé ici tout le monde de bonne volonté et charmé de me voir. Je n’ai point mis de poste dans le Sanspitz, parce que cela ne sert qu’à faire couper des têtes et à y attirer les Janissaires mal à propos. Grâce à cette mesure, quand j’ouvrirai la tranchée, je n’en trouverai pas dans toutes les broussailles d’où ils sortiroient pour me déranger. Je ne me plains pas de deux ou trois têtes coupées : si j’en demandois raison, le Bacha m’en enverroit en revanche d’autres, qu’il prendroit au hasard, pour punir les Turcs qui ont passé la Save contre l’armistice. Je dévorerai de même quelques petits affronts, et ma première représaille sera de commencer sérieusement l’attaque sans être obligé d’en prévenir le Bacha plusieurs jours d’avance. Nous serons dispensés