Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/150

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presque dans mon camp, mais sans malice. Je le leur rendrai à la première occasion, de même sans malice, comme si c’étoit aussi notre habitude. Ils n’ont tué personne : leur manière est de tirer des boulets de trois, enveloppés de chiffons, dans une pièce de 24 ; il y a eu de ces boulets qui ont passé au-dessus de ma maison.


Au Maréchal De Lacy, au mois d’octobre 1789.


De Semlin.


BELGRADE, le Bacha, la Servie, mes troupes et moi, nous sommes abîmés de fatigue, mon cher maréchal : de 25,000 hommes que nous avons, 5,000 seulement ont fait le service du siège ; et je me suis servi, pour ouvrir la tranchée de mes cuirassiers de Czartoryski. Darnal me disoit, avec son accent gascon : je veux essayer une batterie à ricochets ; je veux détruire les défenses. Et moi, qui ne suis pas si savant, je lui disois : — Détruisez plutôt les défenseurs. — La batterie de mortiers que je plaçai pour prendre en écharpe l’ouvrage à cornes, fit un merveilleux effet. Belgrade est rendu, dis-je hier à Darnal, qui, comme vous savez, est sourd. A demain, me dit-il, encore