Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/159

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Au Maréchal De Lacy, en décembre 1789.


De Belgrade.


CE n'est pas pour me faire valoir, mon cher maréchal, car mon devoir ne me coûte rien ; mais je suis assommé de propositions pour me mettre à la tête des Flamands. Je n'ai répondu qu'une seule fois, pour dire que je ne répondrois point : je leur ai fait entrevoir la sottise et l'impuissance de leur révolte (grâce à leur pauvre tête) ; car ils pourroient bien empêcher d'un côte le passage de la Sambre, et de l'autre celui de la Dyle, par les bords escarpés qui se trouvent de leur côte ; et après leur avoir démontré qu'ils ne savoient pas lire le Bourguignon du bon Duc, auteur de leur joyeuse entrée, j'ai ajouté que je les remerciois des provinces qu'ils m'offroient, mais que je ne me révoltois jamais pendant l'hiver.

Je n'ai pas même honoré Vandernot de cette mauvaise plaisanterie, et n'ai pas répondu à sa sommation, de venir défendre nos privilèges, ni à ses menaces si je ne m'y rendois pas tout de suite.

Je prie Votre Excellence de ne pas dire un mot de tout cela à l'Empereur, que je plains