Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

roit s’en croire en pensant à Votre Majesté ? À propos des nations que je trouve dégénérées, j’ai l’honneur de représenter à Votre Majesté Impériale que je suis presque toujours de l’avis de tout le monde par paresse, et parce que peu de personnes sont capables d’entendre une discussion. Mais elle m’a fait l’honneur de me dire en voiture, en allant à Czarskcozelo, en 1780, qu’une des bonnes qualités de Pierre I.er étoit qu’on pouvoit disputer avec lui.

Je crois, comme Votre Majesté, que depuis la création du monde chinois, ou du monde chrétien, il y a les mêmes passions. Il y a peut-être sur la terre la même somme de vertus, de vices, de bien et de mal ; mais il dépend des Souverains de la distribuer inégalement.

Nous avons lu qu’Athènes et Rome avoient disparu. Nous voyons Paris disparoître, et nous admirons le plus haut degré de la gloire, de la puissance et des arts dans Pétersbourg, et trois ou quatre Russies de toutes les couleurs.

Votre Majesté a ramassé quelques matériaux et des pièces détachées qui n’avoient point été mises en œuvre dans l’attelier de Pierre I.er ; elle a dressé l’édifice, en y ajoutant bien d’autres pièces encore ; et avec des ressorts