Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/259

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dont on ne voit pas le mécanisme, elle a fait aller une machine immense.

Sans vous, Madame, j’ose le dire, votre empire n’auroit été qu’un grand colosse efflanqué ; Votre Majesté, en ajoutant encore cependant à sa gigantesque figure, lui a donne la force et la santé pour plusieurs siècles, si vos traces sont suivies.

Mon cher et inimitable, aimable et admirable Prince de Tauride, qui fait si bien la guerre aux sots Musulmans, a usé la nature pour longtems ; car elle lui a donné toute l’étoffe qu’elle auroit employée à faire une centaine de gens de cœur et d’esprit, qu’on auroit vus avec plaisir et employés avec utilité.

Si je ne craignois pas qu’au lieu de me lire il ne s’occupât d’une rangée de bachas, ou de colonnes, ou de navets, je lui écrirois.

Suis-je encore obligé de parler du profond respect et de l’enthousiasme avec lequel je suis, Madame, de Votre Majesté le plus humble et le plus fidèle sujet, russe et tartare ?

Ligne.