Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/67

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trice, où l’Empereur venoit d’arriver, un officier d’artillerie, un officier du génie et le prince Potemkin.

Vous savez, dit l’Impératrice, que votre France, sans savoir pourquoi, protège toujours les Musulmans. Sëgur pâlit, Nassau rougit, Filzherbert bâilla, Cobenzl s’agita, et je ris. Eh bien, point du tout } il n’avoit été question que de bâtir un magasin dans une des sept ances du fameux port de Sebastopol. Quand je parle de mes espérances à ce sujet à Segur, il me dit : — Nous perdrions les échelles du levant ; et je lui réponds : — Il faut tirer l’échelle après la sottise ministérielle que vous venez de faire par votre confession générale de pauvreté à l’assemblée ridicule des Notables. — Comment trouvez-vous que je réussisse auprès de l’Impératrice ? me dit un jour l’Empereur. — A merveille, Sire, lui dis-je. — Ma foi, il est difficile, ajouta-t-il, de se bien tenir avec vous autres. Par reconnoissance, par obligeance, par goût pour l’Impératrice, et par amitié pour moi, mon cher ambassadeur prend quelquefois son encensoir. Vous y jetez des grains aussi très-souvent, Dieu merci, pour nous tous. M. de Ségur fait des complimens bien spirituels et bien françois ; et votre Anglois lui-même décoche de tems en tems,