Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/82

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Le prince Henri parcourt des champs de bataille. La philosophie et l’instruction militaire nous rapprochent, je l’accompagne ; j’ai le bonheur de lui convenir. Bontés de sa part, empressement de la mienne, grande correspondance et rendez-vous à Spa et à Reinsberg.

Un camp de l’Empereur en Moravie attire le Roi de Prusse d’alors et celui d’aujourd’hui. Le premier s’aperçoit de mon adoration pour les grands hommes et m’attire à Berlin. Des relations avec lui et des marques d’estime et de bontés de la part du premier des héros, me comblent de gloire. Son neveu, le prince Royal d’alors, vient à Strasbourg. Quelques petites commissions d’amour, de confiance, d’argent et d’amitié pour une femme qu’il aimoit, nous avoient liés de loin, et, dans un pays si éloigné, malgré la différence désintérêts, des services et du rang, les étrangers se rapprochent. J’échappe aux tendres sentimens de deux autres Rois du Nord, La petite tête de l’un dérange bientôt tout-à-fait la tête trop vive de l’autre, et me sauve des fadeurs sans fin qu’on me promettoit dans le voyage que je devois faire à Copenhague et à Stockholm. J’en suis quitte pour donner des fêtes à l’un des Rois, et pour en recevoir de l’autre.