Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/93

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Je recueille mes esprits qui avoient été si épars, je rassemble au hasard mes pensées incohérentes. Je regarde autour de moi avec attendrissement ces beaux lieux que je ne reverrai jamais et qui m’ont fait passer la journée la plus délicieuse de ma vie. Un vent frais, qui s’éleva tout d’un coup, me dégoûta de la chaloupe qui devoit me mener par mer à Théodosie ; je monte sur un cheval Tartare, et, précédé de mon guide, je me replonge dans les horreurs de la nuit, des chemins, des torrens, pour repasser les fameuses montagnes, et retrouver au bout de quarante-huit heures, Leurs Majestés Impériales à Carassbazar.