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Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/136

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dans le sud ; nous ne fîmes donc que passer du boutre dans un canot de la Prudente et nous repartîmes à l’instant même, sans avoir pris le temps de nous reposer. Cette ville est la plus ancienne, et était la plus considérable de Comore ; elle a été détruite par les Malgaches, qui prenaient de préférence ce point de débarquement ; aujourd’hui il ne reste que bien peu de maisons et beaucoup de ruines. C’est là que se trouve la seule eau douce qui soit sur toute la côte à dix lieues, à la ronde ; nous y allâmes par un long chemin, à travers les roches ; et parvenus à une grande excavation faite de main d’homme, entourée de murailles, nous trouvâmes cette eau dans quelques trous pratiqués sous un amas de pierres ; mais malheureusement les sources en sont si faibles, qu’elle a le temps de croupir et d’infecter, de telle sorte qu’il faut y être bien habitué pour la trouver potable. Comme c’était dans le but de voir cet objet si précieux pour le pays, que nous étions surtout venus à Iconi, notre curiosité étant satisfaite, nous nous hâtâmes de visiter quelques chefs, et nous reprîmes la route du navire. Cette course fut la dernière que nous fîmes, attendu qu’il était impossible de rien tenter sur les côtes de l’Est et du Sud, qui sont inabordables même pour des embarcations. Le 14, nous fîmes notre visite d’adieu au sultan, et, profitant d’une petite brise Sud-Ouest nous-mêmes sous voiles, suivis d’une quantité considérable de pirogues qui nous escortaient. Les chefs nous accompagnaient, et ils parurent témoigner bien franchement leur regret de nous quitter. Indépendamment